Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Jess&Com

20 février 2013

Le projet démarre !

Un tout petit message pour vous informer d'une bonne nouvelle... Je suis acceptée dans la SCAE Eclectic !

Jess&Com démarre la grande aventure à compter du 1er Mars 2013, en Contrat d'Appui au Projet d'Entreprise. Je suis en plein dans la "paperasse" et dans la création de mon identité visuelle... Les choses sérieuses vont enfin commencer !

Si vous êtes un groupe, une compagnie de théâtre, un lieu culturel ou que votre activité relève de la culture n'hésitez pas à laisser vos commentaires afin que nous puissions prendre contact. Bientôt Jess&Com sera doté d'un site Internet mais en attendant ce blog me semble une excellente interface.

Merci à tous et je compte sur vous pour m'aider à faire le "buzz" !

Publicité
Publicité
15 janvier 2013

Documentaire Rude Boy Story: Dub Incorporation

Tout simplement pour promouvoir ce groupe qui est pour moi LE groupe français de référence pour tous les fans de reggae dub !

En plus j'aime leur état d'esprit: la scène, la route, le respect, le message et la bonne zik, c'est Dub Inc !

Dub Incorporation le documentaire 

 

15 janvier 2013

Jess&Com... Quand le projet devient réalité !

C'est l'intuition qui guide le créateur, plus que l'idée.
"Si vous avez déjà une idée, vous risquez d'échouer car ce que vous pensez est déjà trop sclérosé, donc pas forcément adapté au marché", assure Claude Ananou. Au lieu d'une étude de marché classique, le créateur doit dénicher les personnes censées avoir le plus besoin de sa solution, et la leur présenter. Selon l'accueil réservé, il peut alors soit renoncer au projet, soit adapter sa solution."

Je trouve cette perspective de développement très intéressante car elle permet d'affiner l'offre au fur et à mesure... Le fait de remettre en question le projet encore et toujours est très difficile mais essentiel. Je ferai une comparaison fortuite mais que je trouve pourtant assez intéressante : monter un projet c'est un peu comme devenir parent. Comme toujours je trouve que les mots utilisés dans le langage quotidien sont très forts et porteurs de sens : « porter un projet » et « porter un enfant ». Lorsque l'on porte un enfant, il est à nous, il est parfait bien au chaud en nous. Il arrive et le moment de l'éducation également avec sa remise en question permanente et les remarques extérieures... Soyons honnête, nous ne les apprécions pas ! Il s'agit ici d'une problématique très proche car la question sous-jacente est celle de l'ego. Le projet, tout comme l'enfant, est à nous, il semble nous appartenir mais ce n'est pas entièrement vrai. L'enfant est conçu avant tout pour lui-même et nous devons l'éduquer avec les autres : l'école, la famille, les amis et le monde. Le projet d'entreprise doit devenir une entité à part entière afin d'éviter de nous confondre avec lui... C'est mon bébé mais je ne le fais pas pour moi, je le fais avant tout pour ce qu'il peut apporter aux autres et pour ce faire, les autres doivent également le façonner !

Dans cet objectif, j'élargis mon horizon et je présente mon projet à des acteurs essentiels : Véronique des Vertébrées (association de diffusion d'artistes et une femme extraordinaire de surcroit) ; Arnaud Barbary (coordinateur et gérant de la Société Coopérative d'entrepreneurs Eclectic) ; Christelle Werner (Chargée de communication pour une compagnie de théâtre) ; Catherine Aldebert Riou (Artiste et Graphiste de talent) etc. Selon toutes ces personnes, le projet est intéressant car il est novateur et qu'il s'adresse à une niche... La demande est présente et l'idée porteuse. Cependant, ce projet me mène de plus en plus vers l'idée d'une collaboration. Grande étape que de partager son bébé, mais (et je vais garder mon parallèle avec la parentalité, n'en déplaise à certains;-) tout comme dans la vie de parents, il semblerait que ce projet, porté par une mère célibataire, ait besoins de s'enrichir d'un réseau ! En effet, j'estime que les contraintes techniques liées à ce projet mérite une collaboration avec des professionnels qui aient de meilleures qualités techniques que les miennes. On souhaite toujours ce qu'il y a de mieux pour son bébé. Pour être clair et faire simple, Jess&Com est sur le point de prendre vie dans la Société Coopérative d'Activités et d'Entrepreneurs ECLECTIC. Le gérant, Arnaud Barbary m'a convaincu.

Mais qu'est-ce que la SCAE Eclectic et quelles sont les conséquences sur le projet ?

Eclectic est une Société Coopérative d'Activités et d'Entrepreneurs thématique. Voici quelques explications extraites du site www.eclectic.coop

Capture d’écran 2013-01-15 à 15

Capture d’écran 2013-01-15 à 15

Capture d’écran 2013-01-15 à 15

Capture d’écran 2013-01-15 à 15

Voici donc en 7 points ce qui m'a convaincu de signer un Contrat d'Appui au Projet d'Entreprise (CAPE):

  1. Jess&Com ne perd absolument rien de son essence, le projet reste inchangé
  2. Un accompagnement sur mesure pour m'accompagner au lancement
  3. L'opportunité d'entreprendre, d'échanger et de mutualiser avec d'autres entrepreneurs : le réseau
  4. Un cadre juridique existant avec un numéro de TVA et de registre de commerce
  5. Un statut d'entrepreneur salarié en CDI, après la période du CAPE (9 mois)
  6. La gestion administrative assurée par Eclectic (facturation, comptabilité etc.)
  7. La protection sociale due à tous les salariés (droits au chômage en cas d'échec).

La prise de risque est moindre et le réseau qui s'offre à Jess&Com est énorme.
L'intégration au CAPE devrait être effective d'ici un mois, je vous tiens informés !

29 novembre 2012

Les enfants de la liberté, Marc Levy

Quelques mots sur ce roman extraordinaire... Les enfants de la liberté !

Pourquoi ce livre, parcequ'il m'a touché au plus profond de moi et qu'il porte des messages que nous ne devons jamais oubliés...

Les enfants de la liberté c'est quoi ?

C'est la deuxième guerre mondiale comme on nous l'a peu raconté, presqu'une biographie puisqu'un de ces "enfants" était le père de Marc Levy. C'est l'histoire de 20 adolescents (entre 17 et 20 ans) résistants dans le Sud Ouest de la France occupée par les allemands. Ce sont des juifs, des étrangers, des communistes, des gars épris de liberté qui résistent dans un pays où la haine est partout. Tout le monde (police, presse, justice) a démissionné et cédé à la tyranie et l'infamie nazie, mais ces gamins instinctivement deviennent gardiens d'une étincelle d'humanité. Ils tuent évidemment mais avec l'obsession de justiciers amoureux de la France et des valeurs inscrites aux frontons de ses bâtiments: Liberté, Egalité, Fraternité. Cette phrase lancinante d'un des adolescents, Jeannot, résume bien l'état d'esprit de ces gosses: "on n'a jamais tué un innocent pas même un imbécile".

L'écriture est exceptionnelle, très documentée et passionnante. Il me semble très important de revenir sur terre en cette période de crise qui semble exacerbée la xénophobie et même l'homophobie, car l'homme est capable du pire et nous ne sommes à l'abris de rien... N'oublions pas pour ne pas reproduire car l'Histoire est un éternel recommencement.

Capture d’écran 2012-11-29 à 13

30 octobre 2012

Mon agence de communication culturelle itinérante

Mon projet est de créer une structure qui puisse répondre aux besoins en communication des structures culturelles à petite échelle, sans que ces dernières n'aient à se ruiner.

Le projet est beau et intéressant me direz-vous, mais pourquoi ? Comment m'est venue cette idée ?

Cette idée est en germe dans mon esprit depuis de nombreuses années maintenant. En effet, lors de mes études en Marketing j'ai eu la chance de pouvoir intégrer, et ce pendant dix-huit mois, un espace culturel en pleine création à Valence dans la Drôme, Le Mistral Palace. Cette salle de spectacle a un potentiel gigantesque sur le secteur valentinois, mais a été freinée dans sa course pendant quelques années par des problèmes de budget. La salle a pu rouvrir en faisant cependant un trait sur certaines activités et un poste : la communication. Cette problématique du budget est quelque chose de récurrent dans le milieu culturel...

 Il est vrai que la France est un pays qui a foi en une « Exception culturelle » qui ne repose en réalité que sur un système étatique qui, il est vrai subventionne la culture, mais pas toutes les cultures... Des choix sont faits par les politiciens qui parfois nous dépassent mais c'est la loi de l'Exception culturelle française. Nous pouvons ainsi nous retrouver, à Valence, avec une structure comme le Bel Image (Comédie de Valence) qui dépasse le million d'euros de subvention annuel et laisser mourir (enfin presque) des structures comme le Mistral Palace qui, pourtant, peuvent apporter énormément à la cité, pour seulement quelques dizaines de milliers d'euros.

(Pour aller plus loin sur ce sujet, voir article L'entreprise culturelle et son financement )

 Ceci étant et ne pouvant pas refaire le monde (même pas la France d'ailleurs), l'idée a germé dans mon esprit que l'important, tout du moins en communication, était de définir les objectifs et de trouver les solutions les plus appropriées pour y répondre. Lorsque l'on aborde la problématique du budget en marketing, il est question d'efficacité : mener les actions les plus pertinentes avec un budget donné.

 Pour une entreprise culturelle à petite échelle, prendre un communicant à temps plein est impossible...

  • Un mi-temps est souvent proposé mais peut-on vraiment calculer son temps en heure de travail lorsque l'on parle de communication. La preuve en est, dans toute autre entreprise que culturelle, les communicants sont des cadres qui ne comptent pas les heures ;

  • Une personne qui « bidouille » un peu le graphisme et le Web, c'est parfait mais quand parle-t-on de stratégie ? Comment optimiser un budget (plus petit soit-il) sans ces connaissances théoriques indispensables que possèdent un chargé de communication ?

Il n'est donc d'autres choix plus pertinent que de faire intervenir une personne extérieur. D'où mon idée d'agence de communication qui permet d'avoir une personne compétente au service de la structure qui pourra adapter en fonction des objectifs de cette dernière et d'un budget précis les actions à mener. L'idée est d'emmener un peu de théorie marketing à la culture. Les puristes me diront que c'est incompatible, que le marketing est tourné vers un état d'esprit aux antipodes du milieu culturel qui gravite autour de nous dans nos villes et villages de provinces. En effet, je ne parlerai pas ici, des maisons de production et autres machines mediatico-parisiennes qui elles, font des objets les plus purs de la création humaine quelque chose de dénaturé qui n'a plus rien à voir avec son essence de base. Je suis certaine pour ma part que les deux sont compatibles à condition de « savoir-faire ». Le marketing ne fait rien d'autre que d'apporter de la stratégie, c'est-à-dire d'apporter une cohérence à un projet.

Prenons l'exemple d'une compagnie de théâtre qui veut se faire connaître et commencer à diffuser une création :

  • Elle va se poser la question du public : à qui je m'adresse ? (c'est un client qu'on le veuille ou non !)

  • Dans quels lieux ? (circuit de distribution et cohérence de ce dernier par rapport à mon projet, en effet je ne vais pas jouer une pièce pour les enfants dans un bar à strip tease – je grossis un peu les traits je l'avoue)

  • Combien vais-je faire payer l'entrée de mon spectacle ?

  • Comment vais-je faire connaître mon projet ?

Et oui ! Toutes les associations et groupes divers se sont posées ces questions et c'est du marketing mes amis ! Le vocabulaire diverge, quand l'un parlera de clients l'autre parlera de public, quand l'un parlera de circuit de distribution l'autre parlera de la diffusion, mais l'idée est la même.

TRAVAILLER DE MANIERE COHERENTE A LA DIFFUSION D'UN PROJET, AFIN DE LE FAIRE CONNAITRE ET D'Y FAIRE ADHERER LE PLUS GRAND NOMBRE.

(pour aller plus loin sur ce sujet, voir article Le marketing culturel )

 

Pour ma part, je n'ai l'ambition d'apporter des solutions à une structure culturelle qu'au niveau du dernier point qui est celui de la communication, « Comment vais-je faire connaître mon projet ? ». L'idée d'être un acteur extérieur mandaté, me semble être porteuse. En effet, l'objectif de ma structure et de ma mission auprès des associations, groupes ou compagnies, est de travailler en collaboration avec ces derniers, afin de comprendre l'essence de leur projet. De définir avec ces derniers des objectifs et un budget et ainsi de leur faire des propositions d'actions concrètes. L'idée, le fil tendu derrière tout cela, étant d'optimiser l'action en fonction de tel ou tel budget.

 

La clé de cette communication efficace à moindre coût est sans conteste le WEB. Pour pouvoir maitriser le WEB et ses effets positifs il faut avoir une identité visuelle. Nous pouvons, évidemment ensemble travailler cette identité visuelle qui passe par quatre éléments essentiels le nom de l'entreprise culturelle, le symbole qui la représente (le logo), un système de couleurs propre et un code graphique (typographie, espace).

Le WEB est à l'heure actuelle le media le plus efficace compte tenu de son rapport qualité-prix. Lorsque je parle de WEB, il s'agit évidemment de créer un site WEB pour l'entreprise et de travailler sur le référencement du site sur les moteurs de recherche, mais également de prendre de la place sur les réseaux sociaux. Internet doit être considéré comme une interface, il s'agit d'interagir et d'être très actif. En fonction de la nature de l'entreprise culturelle (théâtre, musique – et même le style de musique, peintures etc.), il faudra choisir ses réseaux (Myspace, Facebook, Twitter, forums en fonction des thématiques etc.) afin d'être le plus pertinent possible.

 

Pour résumer, grâce à Jess&Com, vous pourriez :

  • Créer une identité visuelle propre à votre structure

  • Vous faire une place au soleil sur le WEB

  • Définir d'autres actions à mener en fonction de vos projets (relations presse, relations publiques)

Tout cela dans un objectif simple : gagner de la notoriété et choisir l'image que vous souhaitez donner !

Devenez les acteurs de votre réussite !

 

Publicité
Publicité
18 octobre 2012

Le Marketing culturel

Qu'est-ce que le marketing ?

« Le marketing a pour but l’optimisation de la relation d’échange entre l’entreprise et le client, et la maximisation de leur satisfaction mutuelle. Le dictionnaire spécialisé publié par l’American Marketing Association définit le marketing comme suit : « Le processus par lequel on planifie et on effectue la conception, la fixation du prix, la promotion et la distribution d’idées, de biens et de services pour engendrer des échanges qui satisfont des buts individuels et organisationnels. » La définition donnée par The Fundamentals and Practice of Marketing, publié à Londres, se lit comme suit : « le processus de gestion ayant pour but de reconnaître, de prévoir et de satisfaire les besoins du consommateur d’une manière lucrative. » (Traduction libre) » (Colbert F., 2000*)

Le marketing travaille essentiellement sur quatre notions : le produit, le prix, la distribution et la communication (le mix associé) et quatre éléments surfent sur ces notions centrales : un besoin du consommateur, la satisfaction de ce dernier et de l’entreprise, un lien entre l’entreprise et le consommateur et la recherche de l’optimisation du profit de l’entreprise. 

 

En quoi le marketing culturel est-il spécifique ?

Une valeur symbolique semble différencier l’offre culturelle de l’offre commerciale et la rendre si attractive : la notion d’unicité de l’œuvre. Yves Evrard, dans son article Les spécificités des activités culturelles *, nous dit que « l’œuvre, issue du processus de la création artistique, est unique, même si le développement de la technologie permet sa diffusion par différents supports. » Un moment de spectacle est un moment unique et intangible de création artistique, tout comme les valeurs qu’il crée qui restent difficilement contrôlables. C’est pour cette raison que de nombreuses entreprises culturelles essaient de compenser ce handicap par la création d’une identité forte, visant à rassurer et créer une relation de confiance avec les publics potentiels... C’est du marketing !

Le marketing culturel diffère du marketing classique de par les différences liées à la finalité, à l’objectif et plus globalement au processus de marketing. En effet, dans le marketing culturel on ne cherche pas à satisfaire le besoin d’un consommateur mais à amener un public à connaître et apprécier une œuvre. Selon Diggles, le marketing des arts et de la culture vise essentiellement l’atteinte de l’objectif de diffusion de l’œuvre, tout en générant les meilleurs résultats financiers possible. L’objectif est davantage d’ordre artistique que financier. Tout le processus marketing est ici inversé puisque l’on crée d’abord un produit et l’on tente ensuite de trouver des consommateurs pour ce produit, contrairement au processus du marketing classique qui crée un produit en fonction du marché.

La différence fondamentale réside donc dans le processus marketing dans son ensemble. Le processus de marketing culturel est centré sur le produit alors que celui du marketing traditionnel est centré davantage sur le marché.
Maintenant que nous avons vu en quoi ces deux marketing différaient, voyons la définition que donne François Colbert du marketing culturel : « L’art d’atteindre les segments de marché susceptibles de s’intéresser au produit, en ajustant à celui-ci les variables de la composition commerciale (le prix, la distribution et la promotion) afin de mettre le produit en contact avec un nombre suffisant de consommateurs et d’atteindre ainsi les objectifs conséquents à la mission de l’entreprise. » (Colbert F., 2000*)

Nous allons désormais aborder rapidement les différents éléments du marketing mix appliqué au milieu culturel et voici déjà un petit tableau extrait du blog Marketing du spectacle Weblog ...

 

mix-associe

 

 Le produit

Il est l ‘élément central sur lequel repose toute entreprise, mais il prend un sens particulier dans le domaine culturel, où le produit constitue le point de départ de toute la démarche marketing. Nous utiliserons le terme « produit » pour ce qui définit tout résultat du processus de création qui fait l’objet d’une mise en marché (spectacle, exposition, disque, livre etc.) On sait en marketing que tout lancement de nouveaux produits représente un haut risque. La spécificité de la production du secteur culturel réside dans le fait que chaque produit est en fait un nouveau produit. L’entreprise culturelle est une entreprise à haut risque. François Colbert nous explique que le risque y est aggravé par trois particularités : « premièrement, notamment dans le cas des produits d’art vivant, le produit ne peut pas être testé avant d’être offert au grand public, et tous les coûts de production et de promotion doivent donc être assumés avant cette étape ; deuxièmement, ces produits ont très souvent une durée de vie prédéterminée et pratiquement indépendante du succès commercial ; troisièmement, le fait que le produit ne peut être stocké ni par le producteur ni par le consommateur, augment encore le risque et conditionne aussi l’état de concurrence. » (Colbert F., 2000*) 

 

La distribution

Lorsque l’on aborde la variable distribution, que ce soit en marketing classique ou culturel, trois éléments distincts surgissent : les circuits de distribution, la distribution physique et la localisation commerciale.
François Colbert nous résume ces différents éléments constitutifs de la variable Distribution : « Les circuits de distribution sont constitués par l’ensemble des intervenants qui jouent un rôle dans la chaîne de distribution acheminant le produit jusqu’au consommateur final. Le circuit de distribution peut être court (le musée qui s’adresse directement au consommateur sans utiliser d’intermédiaires) ou très long (l’entreprise discographique utilisant des agents qui vendent à des grossistes, lesquels écoulent le produit par l’intermédiaire d’un réseau de détaillants). » (Colbert F., 2000*)

Enfin, « la localisation est le choix du lieu physique où le produit sera acheté (ou consommé) par le client. {...} Certains facteurs généraux doivent donc être considérés dans le choix d’un emplacement : l’accès par les transports en commun, l’accès en automobile, les possibilités de stationnement, la présence de services connexes tels que restaurants et bars dans le cas des spectacles et des expositions. » (Colbert F., 2000*)

 

Le prix

Le prix est une variable très importante pour les entreprises culturelles. En effet, l’entreprise va pouvoir utiliser le prix de façon très stratégique. La stratégie d’écrémage va consister à proposer des prix relativement élevés et des ventes plus faibles. Stratégie beaucoup utilisée à Paris où la demande est telle, que des lieux culturels proposent des tarifs très élevés s’octroyant ainsi une image haut de gamme. La stratégie de pénétration, quant à elle, consiste à proposer des prix relativement bas avec un nombre plus élevé d’unités vendues. C’est la technique utilisée par le Mistral Palace (salle de spectacle dans laquelle j'ai travaillé) pour augmenter le nombre moyen de visites et ainsi maintenir son objectif d’ouverture régulière, tout en s’assurant un nombre d’entrée moyen convenable pour son maintien. D’autres stratégies de prix comme celles des réductions peuvent être utilisées... Les réductions saisonnières, les remises liées à la quantité achetée, les réductions accordées à certaine catégorie de la population, comme les personnes sans emploi, les enfants etc. Les objectifs définissant le choix de telle ou telle technique peuvent être reliés aux profits recherchés, aux ventes, au maintien de l’équilibre concurrentiel ou encore à l’image de l’entreprise... Tout cela définissant des prix et des positionnements bien distincts. Il s’avère que le secteur des arts souffre d’un problème structurel exprimé par la loi de Baumol : « L’impossibilité de gagner de la productivité et la prépondérance des coûts de main-d’œuvre ont pour effet d’entraîner les entreprises du secteur des arts dans un cercle vicieux où l’augmentation des droits d’entrée doit être plus rapide que celle de l’indice des prix. » En effet, plus la survie de la structure semble atteinte, plus les dirigeants auraient tendance à augmenter les prix moyens et ainsi à faire baiser la fréquentation, ce qui à moyen ou long terme signe la mort de l’entreprise culturelle, surtout si celle-ci avait un succès lié à sa politique de prix bas.

 

La Communication

Comme pour les entreprises classiques, la communication en milieu culturel est la quatrième variable de la composition commerciale, tout en étant un élément vital de sa stratégie. « La fonction de communication a, de tout temps, représenté un enjeu de pouvoir au sein des entreprises culturelles. Rarement déléguée à des prestataires extérieurs (excepté pour de pures tâches d’exécution) elle fait généralement partie du domaine réservé de l’équipe dirigeante. » (Durand J.P., 1991*) Les actions entreprises en termes de communication, se sont longtemps cantonnées à deux domaines : les recherches graphiques pour les documents à destination du public (programmes, affiches, dépliants...) et les relations avec la presse dont les articles sont considérés comme un gage de reconnaissance et de légitimité. Les politiques de communication des entreprises culturelles connaissent des mutations rapides et profondes qui les poussent à intégrer d’autres outils promotionnels en plus du graphisme et des relations avec la presse, ainsi qu’à poser des objectifs de communication tendant à s’intégrer plus finement au sein d’une réflexion stratégique globale. Ceci a pour conséquences un meilleur ciblage des actions, assorti de l’utilisation d’outils plus diversifiés comme la publicité, la promotion des ventes ou encore le marketing direct. François Colbert nous explique que « chaque entreprise recourt en fait à un dosage différent de chacun des outils promotionnels, pour former une composition promotionnelle qui lui soit propre. Certaines, étant donné le budget peu considérable dont elles disposent, font principalement appel à la promotion gratuite relevant des relations publiques. » (Colbert F., 2000*) Tout est une question de moyens et d’objectifs. En effet, certaines structures, déploient des efforts considérables pour obtenir une couverture médiatique importante (relations presse), tout en utilisant l’affichage sauvage (gratuit) pour compenser le manque de moyen subsidiaire. D’autres peuvent baser leur stratégie promotionnelle sur l’achat de publicité dans les médias ciblant précisément les segments visés, tandis que d’autres encore tentent d’obtenir un juste équilibre entre tous les outils dont elles disposent. Ainsi on peut dire que le niveau des prix, le choix des distributeurs et les moyens promotionnels retenus permettent à l’entreprise de créer ou de modifier son image. Par exemple, un niveau de prix élevé entraînera probablement une image prestigieuse pour l’entreprise culturelle en question. À l’inverse, une entreprise culturelle dont un spectacle est annoncé dans la presse quotidienne régionale et dont les prix des billets sont très bas, obtiendra probablement une image populaire. L’évolution des technologies de l’information et de la communication et de l’outil Internet offre une nouvelle possibilité, un nouveau média qui, comme la presse, permet une utilisation à la fois gratuite et payante mais qui jouit d’une image de qualité et de haut de gamme. La bonne gestion d’une communication sur Internet peut augmenter les attributs d’image et ainsi palier en partie à ce manque de moyen. L’entreprise culturelle, tout comme l’entreprise marchande classique, doit pour optimiser sa communication, mettre en place un plan de communication et ainsi procéder de façon logique et structurée. Pour mener à bien sa politique de communication et créer un plan cohérent, elle dispose de plusieurs outils que nous allons aborder rapidement. 

La publicité

« La publicité peut être définie comme l’ensemble des moyens, non personnalisés, pour lesquels une entreprise doit payer en vue de communiquer avec son marché cible. » (Colbert F., 2000*) Le message publicitaire peut être véhiculé à l’aide de plusieurs médias autant électroniques qu’écrits, tels la télévision, la radio, les journaux, les affiches imprimées ou lumineuses, Internet, les annonces dans les transports etc. Boivert précise que la publicité « implique une rétribution à un support publicitaire (radio, revue, télévision, quotidien, panneau etc.) afin que l’annonce y soit présentée. » Cette notion de rétribution permet de différencier l’action de publicité de celle de relation presse. Il faut savoir que l’affiche est un outil de communication largement utilisé par les entreprises culturelles, mais qu’il relève souvent de l’affichage « sauvage », c’est-à-dire gratuit et ne relève donc pas de la publicité telle que définit ici.

La vente personnelle ou marketing direct

Elle consiste à transmettre un message d’une personne à une autre par un contact direct qui permet de réagir aux arguments du client potentiel. On parle de vente personnelle, mais cette dernière peut se faire en face-à-face, par téléphone, par Internet, en groupe ou individuellement. François Colbert nous explique que : « En plus de sa fonction de persuadeur, le communicant exerce un rôle de collecteur d’informations ; il doit s’informer des besoins, des réticences, des problèmes et des situations particulières des clients afin de les aider à résoudre leurs problèmes et de répondre à leurs attentes. » (Colbert F., 2000*) Il s’agit d’avoir un rôle de communicateur amical visant à établir et maintenir des relations interpersonnelles favorables avec le client et de le conseiller. Cette fonction est essentielle et relève de la nature profonde de l’individu en charge de la communication au sein de l’entreprise culturelle.

Les relations publiques

Les relations publiques, ou relations presse, regroupent l’ensemble des moyens utilisés pour promouvoir un produit ou une entreprise sans avoir à payer une annonce. Ainsi, les communiqués de presse, les conférences de presse, les discours et allocutions, le temps d’antenne gratuit offert par les stations de radio et de télévision sont des exemples de relations publiques. Les moyens financiers limités de beaucoup d’entreprises culturelles les obligent à utiliser les relations publiques comme moyen principal de transmettre l’information à leurs publics potentiels. Évidemment une stratégie uniquement basée sur les relations presse a ses limites puisque « l’entreprise culturelle possède un large pouvoir quant à ses activités de relations publiques ; toutefois, le dernier mot revient aux médias, qui peuvent décider de ne pas tenir compte de l’information ou de n’en diffuser qu’une partie, avec tous les risques que cela peut comporter. » (Colbert F., 2000*) D’où l’intérêt pour le communicant d’entretenir des relations privilégiées avec les journalistes les plus influents.

La promotion des ventes qui se divise en trois volets :

  • Imprimer sur des objets divers le logo de l’entreprise.

  • Proposer des éléments de motivation pour inciter les clients potentiels à acheter le produit, comme les cadeaux liés aux abonnements.

  • La vente de produits dérivés (t-shirts, affiches, disques etc.)

    Cette technique de promotion des ventes est récente dans le milieu culturel, mais se développe de plus en plus, spécifiquement sur la technique des abonnements. Cette dernière relève de la promotion des ventes puisqu’elle permet d’attirer un public potentiel en offrant certaines réductions à l’achat d’une série de billets d’entrée.

    Lectures

Colbert F., Le marketing des arts et de la culture, Gaëtan Morin, 2000.

Evrard Y., Compétences / l'art du marketing, Les spécificités des activités culturelles, 2008. 

* Durand J.P., Le marketing des activités et des entreprises culturelles, édition Juris Service, France, 1991. 

 

 

11 octobre 2012

L'entreprise culturelle et son financement

Qu’est-ce qu’une entreprise culturelle ?

« L’entreprise culturelle est une structure de production fondée sur la création artistique et orientée vers le public qui devient un client. Elle peut être privée ou publique et de taille variée (édition, théâtre, disques, cinéma, musique, arts...){...} L’entreprise culturelle est une structure de production appliquée à des spectacles, des expositions, des objets plus ou moins reproductibles. » (Chante A., 99 réponses sur la Culture et la médiation culturelle, CNDP/CRDP Languedoc- Roussillon, 2000.) 

« La notion d’entreprise culturelle peut être considérée de façon étroite ou large. Dans le premier cas, elle représente essentiellement les établissements et les entreprises de production et de diffusion consacrés aux arts d’interprétation (théâtre, musique, danse, opéra etc.), aux arts visuels (galerie d’arts, musées etc.), aux bibliothèques et au patrimoine. Dans une vision élargie, elle peut inclure les industries culturelles (film, disque, spectacles de variétés, édition, métiers d’art etc.) et les médias (radio, télévision, journaux etc.) » (Colbert F., Le marketing des arts et de la culture, Gaëtan Morin, 2000.)

Le développement et la survie des entreprises culturelles dépendent étroitement des subventions qu’elles seront à même de négocier auprès de l’État et des collectivités territoriales. Selon les secteurs artistiques et les modes de gestion des structures, les taux de couverture des charges par les recettes propres (billetterie, publicité, mécénat) varient dans une fourchette comprise entre 0 et 100%, d’où l’intérêt de ces subventions pour la survie de certaines structures. Yves Evrard, nous rappelle que dans le milieu culturel en France coexistent des entreprises culturelles relevant de différents statuts : « les entreprises culturelles de service public (gérées directement par l’État ou par les collectivités locales), des entreprises publiques (autonomes mais contrôlées par le domaine public), des entreprises privées relevant du secteur non-marchand (organisation à but non-lucratif) ou du secteur marchand (c’est-à-dire le statut « normal » de la plupart des secteurs économiques). La diversité des statuts a pour corollaire une diversité des sources de financement et donc des « clients » de l’organisation qui rend plus complexe l’action en marketing. » (Evrard Y., Compétences / l'art du marketing, Les spécificités des activités culturelles, 2008). 

 

Comment se répartissent ces investissements ?

Le budget de la culture en France se répartit entre le ministère de la culture, les autres ministères et les collectivités territoriales. 

« Sur un budget total de 74 milliards, l’État et les collectivités territoriales, se partagent les interventions de façon équilibrée (50% de chaque côté). Côté État, on peut s’étonner de voir que le ministère de la culture n’est pas majoritaire, avec 40% (soit 20% du total), auxquels on pourrait rajouter les 5% des comptes spéciaux pour le cinéma, l’audiovisuel et le livre. Les 55% restants sont le fait des autres ministères : Affaires étrangères, Éducation, Jeunesse et Sports, Tourisme, Industrie, Transports, Agriculture, Aménagement du territoire, Armée... {...} Pour les collectivités, les communes assurent 40,5% des financements, les départements 7,5% et les régions 2%. » (Chante A., 99 réponses sur la Culture et la médiation culturelle, CNDP/CRDP Languedoc- Roussillon, 2000.)

Ces différents budgets sont ensuite alloués aux entreprises culturelles sur le territoire de façon très différente, c’est ce que l’on nomme les subventions.

caricature-culture

Les subventions vont de 100% des dépenses de la structure pour les entreprises culturelles de service public, à 0% pour les entreprises culturelles du secteur marchand qui en général s’autofinancent et font des bénéfices. Les difficultés sont surtout pour les deux statuts intermédiaires et principalement pour les entreprises privées relevant du secteur non-marchand (organisation à but non-lucratif). Elles peuvent bénéficier de subventions mais qui ne couvrent pas 100% de leurs dépenses et doivent donc trouver des moyens annexes afin que leurs taux de couverture des charges par les recettes propres comblent ce manque de subvention.

C’est ici que réside la survie de ces structures et toute la problématique qui les meut... D'où l'intérêt d'un marketing culturel bien pensé et bien pensant !

 

Pour aller plus loin sur ces sujets, s'ils vous intéressent n'hésitez pas, cliquez-ici

 

11 octobre 2012

Histoire de la politique culturelle

 

art-public

Pour comprendre la situation du milieu culturel en France, il faut tout d’abord faire un récapitulatif de l’histoire de sa politique culturelle. En effet, la France défend (face aux américains et aux pays anglo-saxons en général), l’idée que les produits culturels ne peuvent être considérés comme de simples produits commerciaux et que les règles de libre-échange commercial ne peuvent être appliqués à la culture. C’est ce que l’on nomme « l’exception culturelle française » et qui lie depuis des siècles l’activité culturelle en France à la politique.

L’idée que les biens et les services culturels puissent bénéficier d’un traitement spécifique avec mise en place d’un système de soutien et de protection, est une manière de penser le domaine de la culture, très française. Comme nous le dit Rigaud dans son rapport : « Il y a une exception française reconnue comme telle par les observateurs étrangers... Même dans les pays où le gouvernement central compte un ministre chargé de la culture, ni la volonté politique, ni les moyens financiers, ni l’armature administrative n’ont l’importance et la densité du système français. » (Rigaud J., L’exception culturelle. Culture et pouvoir sous la 5ème République, Grasset, 1995.)

 

Cette Exception s’explique par l’histoire de la France en matière de culture et des trois grandes étapes de la politique culturelle menées en France au 20ème siècle.

Sous l’Ancien Régime, la culture est sous l’emprise de l’aristocratie, qui passe commande et accorde protection par le biais du mécénat. Le roi se comporte en grand seigneur en s’entourant d’artistes qui sont à son service pour satisfaire ses goûts et non au service du peuple. L’État est déjà dans un rôle de protection de la culture mais pour son plaisir personnel.

La Révolution va mettre dans les mains de l’État des objets culturels (livres, objets d’art de toutes sortes) et des lieux (châteaux principalement) qui la conduisent à ouvrir des bibliothèques et des musées.
La 3ème République voit le nouveau système politique s’imposer définitivement et avec lui l’épanouissement logique de la politique culturelle. L’État se livre à un gros effort d’instruction publique pour former les citoyens ce qui provoque un intérêt de l’État beaucoup plus grand pour l’Éducation que pour les arts considérés comme subordonnés. Pourtant le nombre des gens cultivés augmente et l’on voit apparaître un secrétariat d’État aux beaux-arts (qui devient même un temps, en 1881, un ministère des Arts), un conseil supérieur des beaux-arts et une direction des beaux-arts.

Au début du 20ème siècle, le système culturel dit de « Gambetta » repose sur un public élitiste, encore peu nombreux, plutôt classique et raisonnable ; des médiateurs composés des universités et des académies, constituant une critique très traditionaliste ; des artistes officiels au style académique bénéficiant des commandes de l’État et des artistes maudits rejetés par l’Institution.

Le système se transforme radicalement avec André Malraux, de 1959 à 1968. Il crée un ministère de la Culture et oriente ainsi, grâce à sa réputation, une bonne partie de « l’intelligentsia » vers De Gaulle. Lui-même créateur, il admet l’avant-garde, la modernité, il fait disparaître la notion d’art officiel et fait décliner le rôle des Académies. Il compte sur les journalistes et les médias pour répandre la démocratie culturelle et le goût. Mais Malraux ne croit pas à la formation à l’art. Sa conception de l’art est qu’il se suffit à lui-même. Il suffirait de permettre (en créant des lieux adéquats et accessibles) à tous d’être en présence de l’art pour que le « courant passe », pour que le goût de l’art apparaisse (utopique, non ?). Il crée alors les maisons de la culture et les publics augmentent. Mai 1968 provoque le départ du gouvernement De Gaulle et de Malraux, mais le Centre Pompidou parachèvera ses intentions.

De 1981 à 1995, Jack Lang perpétue cette idée de démocratisation de la culture mais avec des moyens financiers beaucoup plus conséquents, puisque le budget alloué au ministère de la culture est doublé. La notion de culture s’élargit puisqu’elle s’ouvre désormais aux arts mineurs (photographie, graphisme, musique rock, bande dessinée...) Les publics s’élargissent également en se diversifiant et L’État, quant à lui, favorise les événements spectaculaires comme la Fête de la musique. Les entreprises d’industrie culturelle se multiplient, les collectivités territoriales voient leur rôle augmenter avec la décentralisation et le poids des médias augmente. Nous nous trouvons alors, à peu près, dans la situation de la culture telle que nous la connaissons aujourd’hui.

 

Publicité
Publicité
Publicité
Archives
Publicité